Mon cœur battait à tout rompre, angoisse et cauchemar, le tout associé, j'allais mourir, coincée dans ce misérable corps, rebut de l'humanité, honteux et humiliant...
2h plus tôt:
Les derniers jours avaient été pauvres en gibier, les forêts de Sarosa étaient légèrement dépeuplées, sauf par les renards et d'autres loups. Bref, ça n'était pas des repas à mon gout.
Alors je devais me rabattre sur les humains...
J'attendais donc dans ce sous bois, depuis un temps que je ne saurais compter, le passage d'un être humain, j'aurais préféré un enfant...
Le temps se rafraichissait, je commençais à faire mon poil d'hiver, épaisse fourrure, dense et douce... Le crépuscule arriverait bientôt, mon estomac se tordait...
Soudain, un léger crissement, lent, J'humai l'air, une effluve parvint à ma truffe noire, une femme ... grande ... pas trop vieille!
Génial!!! ça ferait l'affaire!!
Je la localisai, quelques mètres devant moi, pile poil!!
Je bondis, rapidement, silencieusement.
J'aperçus ma proie, une grande dame brune, les cheveux tressés, des habits de guerre vert foncés cachés sous une cape noire. Elle eut à peine le temps de tourner ses grands yeux verts que j'étais sur elle.
Elle fut écrasée par mon poids, je senti une de ses cotes craquer. Il me fallait son cou, que je la saigne!
La femme poussa un cri rauque et je ne sais comment, sortit son épée! Une longue et fine arme noire, faite d'un métal que je ne connaissais pas. La surprise me fit perdre de précieuses secondes! Trop de temps...
La guerrière donna une secousse de son corps et je fut déséquilibrée, elle roula sur moi et me tint la gorge d'un bras, l'autre passait son épée sous ma gorge. Ses yeux étincelaient de fureur et de haine.
Puis j'entendis sa voix... Quand j'étais Louve, je comprenais mal les paroles humaines, je fixai le ciel, le temps était clair, je me concentrai, puis je cru comprendre: Qui es ... Who ... Dit le ...
Mon cœur rata un battement, elle savait qui j'étais, elle savait que je n'étais pas une véritable louve...
Je ne bougeais plus, et la regardais droit dans les yeux...
Elle compris à ce moment là qu'elle m'avait trouvé, elle se leva et m'observa.
Honteuse et rongée par le remords, je me relevais, la queue entre les jambes, les oreilles basses.
J'entamais alors ma métamorphose, il fallait que je redevienne humaine...
Soudain, je sentis une odeur, inhabituelle, je n'y avais pas prêté attention auparavant, et là, c'était pourtant fort, je jetais un œil à cette femme... je cru suffoquer, je compris, c'était Oriana, la mère de Solyane la traitresse, Oriana était venu pour me tuer, ou pire, me torturer, une mère était prête à tout pour retrouver son enfant!!
J'étais mi femme, mi louve lorsque Oriana prononça seulement trois mots... Elle les avait crachés, ces trois mots pleins de haine et de souffrance. C'était un sortilège...
Ça avait été trop facile, je m'étais laissé avoir comme une débutante, je rageai!!!
Ces trois mots avaient bloqué la métamorphose, j'avais ma tête humaine, mes bras aussi, mais le reste était une forme étrange, mi chienne mi femme, répugnant ...
Elle se pencha sur moi, chose informe et impuissante.
- Où est elle? Sa voix était sévère, implacable.
- Je ne sais pas! lui criais je, pitoyable.
J'essayais de me tourner vers elle, avec mes pauvres bras.
Oriana m'attrapa par les cheveux et me tira la tête tout prêt de son visage, elle chuchota cette fois, d'une voix pleine de menaces.
- Où est elle ? ...
Qu'avais je à perdre de plus? après ça elle me tuerait tout simplement...
- Solyane est à Harroka, je ne sais pas ce qu'elle y trafique...
La Templière lâcha ma tête qui retomba lourdement sur le sol humide, la douleur emplissait tout mon corps torturé... Il fallait que je reprenne la métamorphose... Mais il fallait qu'Oriana dise trois autres mots, inversant le sortilège...
J'entendis des pas, s'éloignant...
NOOOON!!! Elle ne pouvait pas me laisser comme ça!!
Je tentais de me métamorphoser, mais c'était bloqué, à chaque efforts je sentais mes os craquer, se briser, pris dans des positions anomales, des angles abominables...
Mon cœur battait à tout rompre, angoisse et cauchemar, le tout associé, j'allais mourir, coincée dans ce misérable corps, rebut de l'humanité, honteux et humiliant...
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Sujet: les plans d'Oriana. 
